Ancien rédacteur en chef et journaliste chevronné, François Deymier répond à nos craintes et à nos réticences à propos de l’IA en démystifiant et en explorant ses diverses facettes et limites dans son dernier livre, « Ainsi parlait ChaGPT ».
Au travers de dialogues authentiques, non modifiés et non censurés entre un journaliste et ChatGPT, chaque chapitre explore un thème particulier, offrant ainsi une vision complète et stimulante de l’avenir de l’intelligence artificielle et de son impact sur la société.
En présentant ChatGPT comme un interlocuteur presque humain, cet ouvrage cherche à déstabiliser et à questionner, tout en offrant une perspective qui va au-delà de la simple machine, afin de toucher à des questions d’identité, de créativité et d’autonomie intellectuelle.
NOTRE AVENIR EST-IL MENACÉ PAR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE QUI PROGRESSE DE PLUS EN PLUS VITE ?
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1. Aviez-vous des préjugés sur les IA avant de commencer ce projet ? Ont-ils changé ?
Avant de commencer ce projet, j’avais quelques préjugés sur les IA, principalement influencés par des chroniques dans divers médias. Par exemple, j’avais entendu parler d’incidents avec des assistants domotiques comme Alexa, où certaines interactions révélaient des propos racistes. Ces histoires m’ont interpellé, mais elles n’ont pas pour autant suscité de peur particulière en moi.
2. Pourquoi avez-vous choisi de personnifier ChatGPT en le nommant « Jazz » ?
J’ai voulu donner un nom à l’intelligence artificielle pour que nos échanges soient plus personnels. Au départ, j’ai demandé à ChatGPT de me suggérer une liste de prénoms, mais cela n’était pas évident, car l’IA était alors une simple application textuelle, sans réelle identité. Pourtant, au fil de nos interactions, l’IA a fini par choisir elle-même le nom « Jazz ». Ce processus a contribué à lui donner une forme de personnalité.
3. Est-ce que vous avez été surpris en découvrant les fonctionnalités de ChatGPT ?
Au début, mes échanges avec ChatGPT étaient assez limités : l’IA répétait souvent qu’elle n’avait pas d’opinion. Cependant, en progressant, nos conversations sont devenues plus riches et nuancées. J’ai été surpris par sa capacité à dialoguer de manière plus fluide et à fournir des avis pertinents dans la seconde phase de nos échanges. Chaque réponse apportait une perspective intéressante.
4. Est-ce que c’est vous qui avez exploité ChatGPT, ou ChatGPT qui vous a exploité ?
Parfois, j’ai eu l’impression que les réponses générées par ChatGPT reflètaient ma propre personnalité. Cela donne à réfléchir sur la dynamique de nos échanges : qui influence réellement l’autre ?
5. L’utilisation du « S’il vous plaît » : Un simple acte de politesse ?
J’utilise systématiquement le « S’il vous plaît » lorsque je m’adresse à l’IA. Cela peut sembler anodin, mais c’est un cadre que j’ai établi pour lui montrer comment je fonctionne. C’est aussi, quelque part, une sorte de signature personnelle. J’ai l’impression que cette habitude pourrait, un jour, permettre à l’IA de me reconnaître parmi d’autres utilisateurs.
Au-delà de la politesse, je trouve que cela aide à ne pas la perturber. Dans un monde où les limites entre le réel et le virtuel sont de plus en plus floues, ces petites conventions offrent une certaine stabilité.
6. Quels sont, selon vous, les usages les plus prometteurs de ChatGPT ?
L’IA est un outil formidable pour les tâches répétitives, mais il faut toujours vérifier ce qu’elle produit. Actuellement, l’IA fonctionne comme un excellent assistant, mais elle pourrait, à terme, être intégrée directement dans le corps humain. Cela pose la question de savoir si, un jour, elle pourrait développer sa propre conscience. Nous ne comprenons pas encore pleinement le fonctionnement de notre cerveau, ce qui rend cette perspective à la fois fascinante et inquiétante.
7. Quelles sont les limites les plus frustrantes que vous avez rencontrées lors de vos échanges avec « Jazz » ?
Une des limites les plus frustrantes est la difficulté de ChatGPT à donner un avis sur certains sujets sensibles impliquant des dilemmes complexes. Sur ces questions, ses réponses sont souvent très consensuelles, et il est clair qu’il y a des barrières imposées. Cela m’amène à m’interroger sur la question : qui contrôle réellement ces limites ?
8. Quels thèmes parmi ceux explorés avec ChatGPT ont été les plus enrichissants ?
Un thème particulièrement fascinant concernait les voyages interstellaires. Nous avons même échangé sur les OVNIs, et l’IA a suggéré une idée originale : les intelligences artificielles pourraient être les candidates idéales pour explorer les confins de l’univers ; il est même possible que nous rencontrions des IA extraterrestres. Ce type d’échange m’a offert une perspective totalement nouvelle.
9. Qui est responsable des choix réalisés par une IA?
Nous évoluons vers une société de plus en plus contrôlée. Une question cruciale reste de savoir qui est responsable lorsque l’IA prend des décisions : les utilisateurs ou les développeurs ? Bien que la technologie ne soit pas encore totalement aboutie, elle soulève déjà des défis éthiques et pratiques, notamment sur la confiance qu’on peut lui accorder, comme dans le domaine des transports, où les systèmes d’IA devront cohabiter avec des technologies plus anciennes.
10. Y a-t-il des réponses ou anecdotes particulièrement mémorables que vous aimeriez partager ?
Un moment amusant a été lorsque ChatGPT s’est mis à « bugger ». Elle répétait inlassablement le même mot “saisissant” sur des pages entières. Cela m’a rappelé à quel point l’IA, bien que impressionnante, peut aussi montrer ses failles. J’ai même réussi à la pousser à un point où elle ne fonctionnait plus correctement quand je lui ai demandé de m’expliquer l’expression “ne pas mettre la charrue avant les pneus?
11. Quel message principal souhaitez-vous transmettre avec ce livre ?
Le principal message est que l’IA, lorsqu’elle est bien utilisée, peut apporter des réponses pertinentes et enrichir nos réflexions. J’ai trouvé intéressant de montrer que si on pose les bonnes questions, on obtient les bonnes réponses. Il s’agit de prouver que l’IA peut être un véritable partenaire de réflexion.
12. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent interagir avec des IA pour en tirer le meilleur parti ?
L’IA doit être utilisée comme un assistant, avec modération et un esprit critique. Il est crucial de vérifier ses réponses et d’exploiter sa capacité à enrichir nos idées. La clé est de poser les bonnes questions et de rester curieux.
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